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balkans-kosovo.jpgDepuis le 10 septembre 2012, le Kosovo, ancienne province serbe, est non seulement un pays indépendant mais également souverain. Le Kosovo, dont la capitale est Pristina, compte plus de 1 700 000 habitants.

Le Kosovo a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Serbie et contre l’avis de celle-ci en 2008. La plupart des pays occidentaux, les Etats-Unis, la France, etc. ont pris acte de cette déclaration unilatérale d’indépendance et ont accompagné le Kosovo dans le développement de ses institutions politiques et administratives. A l’époque, l’OTAN a envoyé auprès des responsables kosovars la KFOR, la force de l’Otan pour le Kosovo, et l’Union Européenne a dépêché l’Eulex, groupe de mission de justice et de police européenne. Depuis 2008, un groupe d’orientation, l’International Steering Group composé de 25 pays, aidait également le Kosovo à faire face aux pressions des autres pays balkans ou autres opposés à l’indépendance de ce territoire : la Russie, la Serbie bien sûr, la Bulgarie, l’Indonésie, la Slovaquie, la Chine, la Roumanie mais aussi le Sri Lanka et l’Espagne...

Depuis 2008, le Kosovo, province serbe, s’était autonomisé vis-à-vis du pouvoir serbe de Belgrade mais restait sous la tutelle bienveillante d’une grande partie des pays occidentaux. Depuis quelques heures, cette tutelle a été dissoute et le Kosovo devient un pays non seulement indépendant mais souverain. Un pays souverain est un pays dont le pouvoir est absolu sur son territoire et son indépendance réelle dans la communauté internationale.

Plusieurs siècles avant notre ère, le Kosovo était habité par les ancêtres des Albanais, les Illyriens. Puis au fil du temps, les territoires proches de la Mer Adriatique furent envahis par les Byzantins, les Vénitiens et enfin les Serbes. L’Empire de Serbie au milieu du XIVème siècle incluait le Kosovo.  A la fin du XIVème siècle, l’Empire Ottoman, les Turcs, envahit la péninsule balkanique dont le Kosovo qui devient une province de Serbie mais sous domination ottomane et musulmane. Le Kosovo est alors islamisé. La mainmise ottomane durera cinq siècles. En 1918, après la Première guerre mondiale, le Kosovo rejoint sans grand enthousiasme la Serbie dans ce qui s’appellerait l’Union des Slaves du sud.  En 1929, après une répression de certains mouvements nationalistes, le Roi de Yougoslavie, Serbe, entérine une politique dictatoriale contre les revendications nationalistes. Pendant la Seconde guerre mondiale, la Yougoslavie est envahie par l’armée allemande et le Kosovo est momentanément rattaché à l’Albanie. En 1945, les résistants, communistes pour la plupart, proclament par la voix de leur leader Tito la Fédération démocratique de Yougoslavie reconnaissant le kosovo-ethnies.jpgpluralisme ethnique. Tito, premier et dernier Président de la Yougoslavie communiste, meurt en 1980. Sa disparition fait éclater le modèle fédéral et donne à voir les dissensions ethniques. Le Kosovo vivait alors une quasi indépendance qui déplaira rapidement aux dirigeants de la Yougoslavie, majoritairement serbes comme Slobodan Milosevic. En 1989, l’armée serbe est envoyée au Kosovo. En 1990, Milosevic retire tout pouvoir administratif à la province du Kosovo et met en place une politique de discrimination envers tous les Albanais vivant en Yougoslavie. Les Républiques slovène et croate réclament leur indépendance en 1991. Cette déclaration conjointe provoque une guerre qui durera quatre ans. En parallèle, Slobodan Milosevic proclame une nouvelle Yougoslavie intégrant toujours le Kosovo ! Entre 1990 et 1993, plus de 20 000 Albanais quittent le Kosovo et donc la Yougoslavie telle que la veut Milosevic. En 1995, les accords de Dayton aux Etats-Unis prennent en compte la Bosnie-Herzégovine mais oublient le Kosovo. Les militants pacifistes kosovars se sentent floués et les résistants à l’oppression hégémonique de la Serbie prennent alors les armes. La guerre provoque l’exil de plus de 300 000 personnes, la mort de 2 000 Kosovars et la destruction de centaines de villages. Un plan de paix est proposé par les Etats-Unis, la Russie et l’Union Européenne en 1999, en vain. La même année, devant l’obstination de Milosevic, les Américains bombardent la Yougoslavie. Ces attaques attisent la colère de Slobodan Milosevic qui envoie son armée nettoyer le Kosovo en provoquant l’exode de 800 000 personnes vers l’Albanie ou la Macédoine. On considère que plus de 80 % des Kosovars sont alors déplacés. La même année, un accord entre les belligérants et la communauté internationale est trouvé : le Kosovo est placé sous la tutelle de la communauté internationale. L’ONU envoie un de ses responsables comme gouverneur ou procurateur et une force militaire de l’OTAN, la KFOR, est envoyée sur place pour cinq ans minimum. La mission de la KFOR est à ce propos prolongée jusqu’en 2014. En 2001, les Kosovars élisent leur première assemblée représentative. kosovars.jpgEn 2008, le Kosovo déclare seul son indépendance, déniée par la Serbie. La Cour Internationale de Justice de La  Haye rend en 2010 un arrêt confirmant que la déclaration d’indépendance du Kosovo n’a pas violé les règles internationales.

La présence de la KFOR et d’Eulex (fonctionnaires européens ayant pour mission de renforcer la démocratie et l’état de droit au Kosovo) est maintenue. Cette double présence permet également aux minorités serbes du Kosovo de sentir protégées des éventuelles tensions avec le peuple kosovar. Le nord du Kosovo est majoritairement habité par des Serbes qui ne veulent de l’indépendance de ce territoire. Il faut ajouter qu’une ville kosovare, Kosovska Mitrovica, est séparée en deux par une rivière servant de frontière entre une partie kosovare et une partie serbe. Des tensions, des émeutes et des heurts ont eu lieu entre 2008, année de l’indépendance, et aujourd’hui. Par ailleurs, les Kosovars ne semblent pas aussi enthousiastes en septembre 2012 qu’en 2008, sans doute à cause d’un manque de démocratie, d’élections considérées comme douteuses et d’une mainmise criminelle ou mafieuse sur les appareils de l’Etat. Un long chemin reste encore à faire.

Marie-Laure Tena – 11 septembre 2012

 

Sources : tlfq-laval.ca – LeMonde.fr – LaCroix.fr

Tag(s) : #actualités
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